LE TATOUAGE & LA DOULEUR

S’il est une question qui revient sans exception, aucune, lorsque quelqu’un décide de franchir le cap du premier tatouage, c’est bien celle de la douleur. Bien souvent c’est même la première question qui surgit, avant même toutes les considérations techniques liées au tatouage, aux encres ou à l’aspect artistique etc. Le tatouage et la douleur, la grande question qui hante tou.te.s les novices.

La douleur est intrinsèquement liée à l’expérience du tatouage, n’en déplaise aux gros durs à cuire qui vous affirmeront qu’ils n’ont jamais eu mal. Aucun tatouage ne peut être indolore mais il y a, en revanche, de grandes disparités selon les zones du corps, la durée du tatouage et des facteurs plus personnels comme l’état de fatigue, les expériences personnelles précédentes avec la douleur etc.

Ici nous allons tenter de vous donner des informations les plus objectives possibles sur le ressenti de la douleur lors d’une séance de tatouage.


  • La durée de la séance de tatouage est un facteur déterminant dans le ressenti de la douleur. Sans parler des zones plus ou moins douloureuses, la durée de la séance de tatouage sera un élément prépondérant dans le ressenti de la douleur.

Sur une zone modérément douloureuse, une séance de plus de 3 ou 4 heures peut vite devenir beaucoup plus difficile à supporter avec le temps. Les premières minutes d’un tatouage s’apparentent souvent à la sensation d’une petite griffure sur la peau, rien de bien méchant. Par contre, au bout de quelques heures, cette petite sensation de griffure a très souvent tendance à se transformer en sensation de brûlure et c’est plus difficilement supportable.

L’eau ça mouille et les aiguilles ça pique

Bien évidemment cette notion de temps sera propre à chacun.e. Certain.e.s auront du mal à dépasser les 3 ou 4 heures de tatouage là où d’autres pourront supporter des séances de 5 heures ou plus. Toujours est-il que chacun.e a sa limite et qu’il est important de la connaître pour pouvoir mieux anticiper la douleur et la fatigue. On dit souvent que le temps apaise les douleurs, avec le tatouage c’est juste l’inverse ^^


  • Les différentes zones du corps donnent bien sûr des résultats très différents en matière de douleur. Là encore, l’expérience de chacun.e peut être extrêmement différente et dépendre des autres facteurs que nous décrivons dans cet article.

Il est très difficile d’essayer de faire une cartographie des zones douloureuses sur le corps puisque nous avons toutes et tous des ressentis différents mais voici un petit schéma, forcément réducteur, qui tente de mettre en lumière les zones plus ou moins douloureuses sur le corps.

Carte imparfaite des zones douloureuses du corps

De façon générale, les zones les plus douloureuses sont souvent celles où la peau est plus fine, les zones osseuses (articulations, colonne vertébrale, crâne , côtes etc) ou celles où les terminaisons nerveuses sont très nombreuses comme les pieds ou les mains.


Il va de soi qu’il y a des techniques plus douces pour la peau que d’autres. Ainsi, un tatouage sans aucune ligne, uniquement réalisé en brossés ou bien en dotwork, sera généralement beaucoup moins douloureux qu’un tatouage plus traditionnel, constitué de lignes et d’aplats de remplissage. Globalement, plus le rendu graphique est fin, moins la douleur risque d’être intense. Si au contraire, ce sont des lignes épaisses ou de gros aplats de noir que vous recherchez, soyez prêt.e.s à serrer les dents pendant quelques heures ^^

Une pièce finework d’Alexandre d’Alessio dans le cou

Si ce n’est pas un style à proprement parler mais plutôt une technique, il faut quand même mentionner que le handpoke (tatouage manuel à l’aiguille sans machine) a généralement tendance à être moins douloureux que la technique traditionnelle au dermographe.


  • Nos expériences précédentes avec la douleur

On l’a déjà dit mais il est toujours utile de le répéter, le ressenti de la douleur dépend énormément de facteurs subjectifs. Selon que votre histoire personnelle ait été plus ou moins traumatique avec la douleur (blessures graves, accouchements, maladies chroniques etc) vous n’aurez évidemment pas la même approche de la douleur. Que vos expériences passées vous aient habitué.e, endurci.e ou bien au contraire traumatisé.e, vous avez toutes et tous un historique personnel avec la douleur.

Bien souvent, mais ce n’est pas une règle, les personnes ayant traversé des douleurs intenses dans leur vie, ont tendance à bien mieux supporter la douleur du tatouage, même sur le long terme. Sur ce même exemple, la quasi totalité des tatoueu.r.ses et pierceu.r.ses constatent d’ailleurs une forte différence entre le ressenti de la douleur chez les hommes et les femmes. Les femmes, à travers leur expérience personnelle de la douleur via les règles, l’accouchement, l’endométriose ou une moins bonne prise en charge médicale, ont très nettement tendance à mieux supporter la douleur du tatouage que les hommes.

Il s’agit bien évidemment ici de généralités, donc forcément déformantes, mais elles n’en demeurent pas moins facilement observables.

L’homme, ce grand guerrier si fragile

  • Ton état de fatigue

L’état général de forme le jour du tatouage aura aussi un impact considérable sur le ressenti de la douleur. Un.e client.e qui arriverait le jour du rendez-vous dans une période de grande fatigue, en n’ayant pas bien dormi les quelques nuits précédentes ou sortant d’une période de maladie, aura bien plus de mal à supporter la séance sur la durée. Nous avons déjà rédigé un article qui évoque ce point mais il est primordial de rappeler qu’il est important de préparer son rendez-vous de tatouage en prenant soin de soi avant. De bonnes nuits de sommeil, une alimentation équilibrée, des compléments alimentaires si besoin, un bon repas avant la séance… Autant de bons réflexes qui pourront changer du tout au tout votre expérience du tatouage.

Une nuit blanche avant mon RDV tattoo ? Je suis sûre que c’est une super idée !

  • La délicatesse de l’artiste

Bien évidemment, la délicatesse de l’artiste qui réalise votre tatouage aura aussi un rôle important. On ne parle pas seulement de sa délicatesse physique ici. Bien sûr, certain.e.s artistes peuvent avoir la main plus ou moins lourde mais il est un autre facteur tout aussi important : sa capacité à identifier et prendre en compte votre douleur. Si votre artiste vous propose des poses repas ou boissons, s’il vous demande régulièrement comment vous allez ou comment vous gérez la douleur, votre séance aura de grandes chances de mieux se dérouler tout simplement parce que vous aurez le sentiment d’être écouté.e et de ne pas avoir à masquer votre douleur. L’artiste pourra même vous donner des conseils, de respiration, de relaxation ou bien de postures pour rendre la séance plus facilement supportable.

Une séance qui a l’air de se passer à merveille ^^

Leave a Reply