Les demandes pour recouvrir d’anciens tatouages sont de plus en plus nombreuses. L’explosion du tatouage explique en partie ce phénomène. Il n’est donc pas inutile de rappeler que la réflexion avant tatouage est importante, tout autant que le choix de l’artiste que vous retenez. Choisir son artiste tatoueur ou tatoueuse avec soin est donc primordial et le prix ne devrait jamais être un facteur déterminant dans le choix. Si le tatouage est un art qui reste assez onéreux, c’est aussi un des rares achats que vous garderez à vie. Que ce soit un tatouage ancien qui a mal vieilli avec le temps et le soleil ou un tatouage qu’on regrette quelques années plus tard, les raisons pour faire un recouvrement peuvent être nombreuses et sont propres à chacun.e
Le cover (recouvrement), une pratique démocratisée
Aujourd’hui il existe même des programmes TV très populaires centrés uniquement sur les recouvrements, la plus connue en France étant “Tattoo Cover”. La pratique du cover s’est répandue avec la démocratisation du tatouage dans toutes les couches de la population et vous êtes déjà nombreu.x.ses à y avoir eu recours.
Si vous avez déjà vu ce type d’émissions, vous devez avoir en tête des covers traditionnels où l’on place une pièce beaucoup plus grande et foncée (ou en couleur) par dessus la pièce à recouvrir. L’exercice peut être impressionant mais n’est pas si compliqué que ça pour qui le maîtrise, la taille de la pièce choisie pour recouvrir étant le facteur déterminant. De nombreux tatoueurs pratiquent donc les covers en couleur ou en noir & blanc.
Au fait un cover c’est quoi ?
Classiquement, un cover consiste à prendre rendez-vous avec un tatoueur ou une tatoueuse pour faire recouvrir un ancien tatouage qu’on souhaite voir disparaître. Tout commence donc avec une première rencontre avec l’artiste pour évaluer ce qu’il est possible de faire. Certain.e.s préfèrent aussi faire quelques séances de laser (lien hypertexte) afin d’aténuer un peu le tatouage à recouvrir au préalable. Ces séances de laser peuvent aussi être demandées par l’artiste s’il estime que le tatouage est trop sombre pour réaliser un cover de qualité. Lors de ce premier rendez-vous, le tatoueur ou la tatoueuse prendra en général des photos de votre tatouage ainsi que des gabarits pour préparer son dessin. L’artiste écoutera bien sûr vos idées pour savoir par quel motif vous souhaitez recouvrir l’ancien tatouage et vous exposera aussi sa vision. Il vous expliquera la taille minimum du nouveau tatouage pour que le cover soit possible, sa vision de la composition, des couleurs ou des dégradés de noirs etc. Si vous arrivez à vous mettre d’accord lors de cette première rencontre, il ne restera plus qu’à fixer un RDV pour réaliser le cover et repartir avec un nouveau tatouage tout frais pour oublier l’ancien.
Un cover finework c’est possible ?
La problématique change quelque peu lorsqu’on se positionne dans le monde du tatouage dit “finework” (travail fin). De plus en plus de personnes cherchent à faire recouvrir leurs anciens tatouages avec des pièces fines, légères et qui ne fassent pas forcément 5 ou 10 fois la taille du tatouage original.
L’exercice est bien entendu possible mais les contraintes techniques sont alors beaucoup plus fortes, rendant le travail plus compliqué et les possibilités plus réduites.
L’idée est toujours de recouvrir la pièce à masquer mais pas nécessairement avec une pièce gigantesque et donc d’adapter au plus juste la taille du nouveau tatouage. Le finework se charactérise bien entendu par la finesse de ses traits mais aussi par la légèreté de ses compositions et donc par les respirations et les vides présents dans ces oeuvres. Le travail sur un cover finework aura justement comme but de ne pas créer un tatouage “masse” mais au contraire d’y créer des vides qui laissent le tatouage respirer et donnent une composition harmonieuse et légère. L’un des artistes du Studio Karbone, Alexandre d’Alessio, s’est fait une spécialité des covers finework. Son approche est radicalement différente d’un cover traditionnel puisqu’il ne cherche pas seulement à recvouvrir le tatouage existant mais également à introduire de la légèreté, de la finesse et à jouer avec les vides ou les textures déjà existantes. Ancien artiste plasticien, son oeil lui permet de voir les compositions possibles qui respectent à la fois l’impératif de recouvrement et la volonté de finesse.
Une relation spéciale avec l’artiste
Comme nous l’avons vu, si l’on veut recouvrir un tatouage par un autre tout en gardant de la finesse et de la légèreté, les contraintes techniques sont beaucoup plus fortes que si on vient simplement le recouvrir avec un tatouage plus grand. L’artiste qui travaille avec vous sur ce projet pourra vous expliquer ces contraintes et vous guider vers ce qu’il est possible de faire ou non. Il ou elle prendra le temps d’étudier le tatouage que vous voulez recouvrir, de prendre des gabarits de la zone à tatouer, d’élaborer une maquette au plus près de vos envies. La confiance accordée à l’artiste est donc primordiale dans ce processus, il ou elle pourra écouter vos idées tout en vous expliquant sa vision pour s’en rapprocher le plus possible.
Si on ne veut pas faire un cover mais qu’on veut quand même masquer l’ancien, on fait quoi ?
En dehors du cover, il existe d’autres façons de masquer, recouvrir ou effacer un tatouage qu’on ne souhaite plus voir :
- Le full-black : Le full-black consiste à colorer toute une partie du corps (avant-bras, bras complet, jambe etc) en noir uni. C’est un processus long et assez douloureux mais qui séduit de plus en plus de tatoué.e.s
Le full-black permet notamment de masquer plusieurs tatouages d’un coup.
- Le blast-over : Le blast-over consiste à refaire un tatouage sur un ancien sans se soucier de le recouvrir entièrement. Le nouveau tatouage vient se surperposer sur la ou les pièces en dessous et ressort donc au premier plan. Le blast-over est souvent utilisé par les personnes qui ont de nombreux tatouages et plus forcément d’emplacements vierges pour de nouvelles oeuvres.
- Le laser : Le laser est une technique médicale qui permet d’effacer ou d’atténuer un tatouage en fragmentant les pigments sous la peau pour que le corps les évacue. Le laser reste une technique onéreuse et douloureuse mais certainement la plus efficace pour faire disparaître un tatouage.